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 Écriture

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WormsParty
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MessageSujet: Écriture   Écriture Icon_minitimeDim 8 Juil - 20:23

Je me suis demandé... Y a-t-il par ici des gens qui écrivent ? Évidemment ce n'est pas à comprendre au sens premier du terme, puisque forcement on écrit pas sur un écran d'ordinateur, et en plus de cela certains me diront "Oui, bien sûr! Regarde, c'est ce que je fais en ce moment!"

Alors? Moi, j'en fais partie, j'écris régulièrement des textes, plus ou moins long. Autant on m'a dit que le texte http://mypage.bluewin.ch/WormsParty/W.pdf était marrant, autant on me prend pour un fou drogué alcoolique un peu poète avec le texte http://mypage.bluewin.ch/WormsParty/Y.pdf (d'ailleurs encore plus avec le "Papa" posté dans ce même forum).

Voila, voila. Aujourd'hui j'ai commencé une histoire. Je ne sais pas quelle longueur elle fera. Si elle arrive au bout, ça ne vous dérange pas que le la poste ici ? flower
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeDim 8 Juil - 20:47

Si
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeDim 8 Juil - 21:54

(comme tu es généreux dans tes réparties!)
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeDim 8 Juil - 22:20

C'est Dieu faut pas lui en vouloir. Il faut être assez con pour avoir créer un monde tel le nôtre... Excuse-le.. Il faut être encore plus con pour s'être mis dans ce monde...
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeDim 8 Juil - 23:08

Nan, super, poste la ici...comme ca on aura peut-être la suite au fur et a mesure...parition hebdomadaire ca te dis pas?? ^^
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeDim 8 Juil - 23:59

Effectivement il faut être con, mais comme je l'avais dit dans un autre topic les hommes intelligents se font toujours remarquer pour leurs conneries......

(Magnifique vous ne trouvez pas ?!!!)

P.S. Ce forum n'étant pas encore un régime totalitaire tu fais ce que tu veux avec tes textes. Je veux dire par là que tu assumes. Razz ^^'
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeLun 9 Juil - 0:22

Bon alors je me lance Very Happy J'ai écrit ça aujourd'hui. Sous Word, ça fait 4 pages A4 écrit en 12.


Chambre Froide


II.

J'ai huit ans. Tous mes amis se moquent de moi. Je suis roux, peut-être un peu plus gros que les autres. Personne ne veut jouer avec moi. À l'école, on me tape tout le temps. Un jour, ils ont lancé mes lunettes dans un container. Je suis allé les chercher, et ils se sont assis sur le container. Je suis resté dedans, à pleurer pendant longtemps. Je suis triste. Mes parents ne sont plus là.
Le soir, je dois rentrer dans cette maison. Elle abrite plein d'enfants comme moi. Ils ont eux aussi perdu leurs parents. Ensemble, on s'amuse bien. On trouve toujours quelque chose à faire. Dans une grosse caisse dans le jardin, il y a plein de jeux. Il y a un boomerang, un ballon, des raquettes, et des fléchettes. Notre jeu préféré, c'est jouer au ballon. On tape très fort dedans, et c'est drôle de voir où il va tomber.
La dame est gentille. Elle habite aussi dans cette maison. On l'appelle Maman. Elle est notre maman à tous. Elle nous appelle tous les soirs à 18h. On doit tous rentrer parce qu'il va bientôt faire noir. Tous ensemble, on se met en demi-cercle autour d'elle. On mange tous ensemble quelque chose de bon qu'elle nous a préparé, et elle nous raconte une histoire.
Jeudi 8 mai. 17h. C'est marqué sur l'horloge digitale à côté de la porte. On a dû arrêter de jouer au ballon parce qu'il a commencé à pleuvoir. Avec mon ami, on est à la fenêtre. On est triste. On veut jouer au ballon. Maman nous met la main sur les épaules et nous dit de venir manger pour de reprendre des forces. Mais on n'a pas faim. On veut jouer. On monte dans notre chambre. On boude. On attend que la pluie cesse pour aller jouer. À 19h03, tout le monde est allé dormir. Même Maman. Je me lève discrètement. J'ouvre la porte et appelle mon ami. Nous descendons. J'ouvre la fenêtre. Il a arrêté de pleuvoir. Il ouvre la caisse, et en sort le ballon. Nous jouons pendant un moment. Soudain, il tape trop fort. Le ballon s'envole loin, très loin. Je coure pour aller le chercher. J'ouvre le portail, et coure encore. Au milieu de la route, je vois une grande lumière blanche, alors je coure encore plus vite. Je suis toujours en pyjama. J'ai froid. Très froid. J'ai couru tellement vite que mon ami n'a pas pu me suivre. Je continue dans la direction où j'ai vu partir le ballon. Une longue route qui descend très bas. Le ballon roule, roule, roule encore. Je coure pour essayer de l'attraper. Mais il va plus vite que moi, et prend toujours plus de vitesse. Au bout d'un moment, je m'arrête. Je n'arrive plus à respirer. Je reprend mon souffle. Le ballon est arrivé au bout de la route. Il est allé tellement vite qu'il a brisé une vitre et est entré par une fenêtre. J'y vais le plus vite que je peux.
La fenêtre est petite. Elle fait à peu près la hauteur d'un chat. Je me penche et me glisse à l'intérieur. Mon doigt s'est pris dans le verre, alors ça s'est mis à saigner. La fenêtre est à deux mètres du sol. Je saute. Je me suis fait mal. J'ai pris ma jambe et me suis mis à pleurer. Je me calme. Je regarde autour de moi. Les murs sont blancs. Un peu gris par endroit. Ça a l'air vieux. Ça ne sent pas bon. Un rat est sorti d'un trou et j'ai crié. Il fait vraiment très froid. Je me lève et vais prendre mon ballon au fond du couloir. Il y a une porte. Elle est en métal gris. Elle me fait peur. À côté, il y a un gros bouton rouge. J'ai serré mon ballon contre moi et suis retourné vers la fenêtre. Elle est beaucoup trop haute. Je ne peux plus sortir. Je regarde à droite, et vois une porte de bois au fond d'un petit couloir. Elle est fermée. Je retourne vers le bouton rouge. Je ne veux pas appuyer. J'ai peur. Mais c'est peut-être la sortie, alors j'appuie. La porte s'ouvre. Il y a un gros nuage de vapeur qui en sort. C'est glacé. Après m'être habitué à la température, j'entre. C'est vraiment très très froid. Je crois que c'est un congélateur. Il y a plein de viande partout, il y en a beaucoup. Je commence à marcher, et regarde les morceaux de viande en essayant de deviner ce que c'est. Ça, c'est du porc! Ça, je sais pas... Et ça sûrement du boeuf! La salle est vraiment très grande. Et là je vois quelque chose. Je crois rêver. C'est... c'est... une jambe! Plus loin, il y a une tête. C'est celle de Maman ! *Clac-Clac*. C'est quoi ce bruit ? Je sens quelque chose sur ma tête. Je me retourne et vois un très gros rond noir. Il est 19h26. Plus rien. C'est mon histoire.





I.

19h26. Il se lève en sursaut. Il vient de faire un horrible cauchemar. Il a rêvé de chair, de mort. Il se précipite à la salle de bain, ouvre le robinet et se mouille le visage. Il lève les yeux, et regarde au travers du miroir. Il voit quelqu'un de mal coiffé, les yeux à moité fermés, boudant, à la chemise grise, sale, pliée. Comme depuis toujours, il se demande si cette personne qu'il voit est bien lui, comment il est possible qu'il soit celui qu'il est, comment les autres le voient, s'il n'est pas qu'une illusion, si la vie ne serait pas qu'un mensonge, si tout ce qu'il voit n'existe pas, si, au fond, tout n'était qu'un rêve dans l'infini vide et la cruauté de l'univers. Il repars de coucher.
Il a une trentaine d'années. Il vit seul. Il l'a toujours été. Il n'a jamais eu de succès auprès des femmes, et ses parents l'ont quitté il y a quelques années, le laissant dans la plus grande solitude. Il ne sort que très peu, si ce n'est pour son travail, chaque matin.




II.



Le lendemain à 6h00, le réveille sonne. C'est un nouveau réveil, une hélice sort et l'appareil s'envole dans toute la pièce. Le seul moyen de l'éteindre est de lui courir après et de l'attraper. Sauf que ce jour là, lorsque l'appareil s'envole, il avance à vive allure contre la fenêtre, la brise, l'appareil tombe et part en mille morceaux en heurtant la tête de la voisine qui s'évanouit sur le coup. Voyant cela, il ferme rapidement les volets. Il s'habille, comme tous les matins, d'un T-shirt aux couleurs claires et d'un jeans. Il se coiffe et a alors l'air présentable. Lorsqu'il se voit ainsi, il trouve qu'il se ment comme il ment aux autres, qu'il n'est pas vraiment comme ça. Mais il sort tout de même ainsi. Une fois sorti, il regarde à sa gauche et voit une ambulance qui arrive, tous les voisins alertés, les passants arrêtés stupéfaits. Il se retourne, la tête basse, et va prendre le métro, les écouteurs aux oreilles.
Il écoute une douce mélodie. Une musique lente, reposante. La voix est envoûtante, le piano l'entraîne par ses notes d'argent. C'est la voix d'une femme. Il n'en a jamais connues, toutes sont parties sans laisser de traces, comme s'il n'avait jamais existé à leurs yeux. Il a toujours rêvé de leur tendresse, toujours senti ce besoin incomblé en lui, qu'il essaye de compenser comme il peut. Mais la musique ne panse pas sa si profonde blessure. S'il écoute cette musique aussi fort, c'est pour couvrir le bruit des mille voitures, des plaintes des passants, des incessants klaxons, du bruit des baisers, tout blesse cet homme fragile et sensible.
6h30. Il arrive à son bureau. Il a un choc. Il n'y a plus sa petite lampe auquel était accroché un petit ourson rose aux gros yeux attendrissants; il n'y a plus son écran d'ordinateur auquel était collé nombre de petits billets qui lui rappelaient ses doux souvenirs passés; il n'y a plus sa souris signée par tous ses anciens camarades; il n'y a plus la petite plaquette avec son nom pour laquelle il s'était battu tant d'années; il n'y a plus les récompenses qu'il avait obtenue pour ses longues années de loyaux services. Non. Même son ordinateur n'est plus là. En fait, il n'y a plus de bureau. La pièce est vide. Il se tient bêtement à la porte d'une pièce dans laquelle seule la lumière qui traverse les stores est à regarder. Après une heure il trouve le courage de sortir.
Il sort du trop brouillant centre ville et trouve un paisible parc, s'assied sur un banc. Il essaye de se rendre compte de ce qui lui arrive. Il n'a plus rien. Pas de famille, plus de boulot. Juste un appartement qu'il ne pourra plus payer, et nombre de tourments. Rien. Il ferme les yeux et écoute les oiseaux, qui chantent une douce mélodie. Il s'allonge sur le banc, appuie sa tête sur ses deux mains. Il fait froid, d'abord, puis la chaleur que lui fourni le soleil en cette journée de printemps s'amplifie, les heures passent, arrive midi. Il se sent bien. Il fait chaud. Une main chaude lui parcourt l'entier de son corps, doucement, c'est agréable. Il sent les premières sueurs lui couler le long de son front. C'est si bon. Une douce brise tiède se lève. Comme une couverture de satin elle parcourt son visage, sèche sa sueur. Il est si bien...
*Tuuut-tuuut* *Hiiiii* *Crash*. Qu'étais-ce ? Il se lève en sursaut. Une foule se forme vers la route. Il s'y rend. Une voiture verte. De derrière, on croirait qu'elle n'a rien. Il va vers l'avant et remarque l'horreur. Une jeune femme, encastrée dans la carrosserie avant, totalement ensanglantée. Elle est morte sur le coup. Il détourne rapidement le regard, pleurant, ne pouvais voir une telle horreur, se met en route. Peu importe où il va, il veut juste aller loin. Loin de chez lui, loin du boucan infernal des voitures, loin de toutes ces horreurs. Juste au calme.
Il arrive à la plage. Il n'y a personne. L'eau est si froide que personne ne veut y entrer, et aucune voiture ne peut circuler. L'endroit idéal. Il s'assied, s'accroupit sur le petit muret en face des rochers coupants qui donnent sur le lac. Les mouettes chantent une autre mélodie, qui ne lui déplaît pas, le va-et-vient des vagues le berce. Il se laisse porter par le vent, a l'impression de s'envoler au loin, de pouvoir voyager aussi loin qu'il le souhaite. Là, les montagnes! Et si je m'y rendais ? Un arbre. Qu'il est beau ! Je m'y pose. J'ai faim. Oh ! Un ver ! Plongeons, que je me fasse un festin !
Il ouvre les yeux. On lui a mis la main sur son épaule droite. Il se retourne, et un homme en uniforme lui dit : « Désolé, vous ne pouvez pas rester là. L'endroit est sécurisé pour une enquête, je m'étonne que vous n'ayez pas vu les panneaux, et que personne ne vous ait empêché d'entrer. Enfin. Veuillez partir. ». Il se lève, s'en va n'importe où, désespéré.
Il arrive à un immeuble. Un immense immeuble. Une banque, probablement. Il ne serait pas aussi massif sinon. Au dessus de l'imposante porte, on ne peut rater toutes les indications sur le temps. On peut lire : « Jeudi 8 mai, 14h03 et 53 secondes. Annonce de pluie pour la fin d'après-midi, qui se calmeront en fin de soirée. ». Il lui semble de déjà avoir vu cette date quelque part, que quelque chose lui est familier. Ce doit sans doute être le souvenir de l'année passée, je me souviens de tant de choses trop souvent inutiles. Il continue son chemin, errant dans l'immense ville.
Il rencontre nombre de personnes. Autant des familles, des jeunes pères souriants qui essayent d'amuser ses enfants, et sa femme qui essaye de lui dire d'arrêter, qu'ils vont se faire mal, trébucher sur le trottoir, il y aura un accident et tout sera évidemment de sa faute. Plus loin un homme qui semble avoir trop bu, ne marche pas très droit et se heurte à tous les coins de rue en les insultant. Une jeune femme pleure à son téléphone. Il devine ce qui vient de se passer – sans doute quelqu'un qui lui a brisé le coeur. C'est à ces instants qu'il se sent chanceux, quelque part, de n'avoir personne pour le blesser. Mais en même temps il ressent le besoin de caresses, d'être attendrit. Il ne sait que penser. Tout ce qu'il voudrait faire, c'est aller vers cette femme, la prendre dans ses bras et la réconforter. Mais il n'a pas le courage.
Il arrive devant une grande demeure. Une multitudes d'enfants sont en train de jouer. Les uns au ballon, d'autres aux fléchettes. D'autres sont assis par terre à discuter, d'autres se courent après. Il est devant le grillage de la maison, regarde, les mains dans les poches, cette scène qui l'amuse. Il pense qu'un jour il était lui aussi ainsi, qu'il a bien changé depuis, qu'avant il devait être aussi heureux que tous ces enfants, et que maintenant il est plus encroûté que jamais dans son désespoir. Il est 16h00. Les cloches retentissent. Il est fasciné par ces enfants, voudrait rester encore un instant. Mais son ventre crie famine. Il se retourne et voit en face un restaurant chinois. Ça tombe bien, je meurt de faim. Il prend place sur la terrasse et commande une grande assiette de nouilles sautées. Pendant qu'il mange, il regarde encore ces enfants, il rêve de ses instants heureux qu'il a eu il y a longtemps. Dans le grand jardin en face de la maison. Il y avait une balançoire, deux arbres, et plein de buissons. Ce jour là tous les enfants du quartier étaient là. On jouait à cache-cache. J'étais contre l'arbre, et je comptais jusqu'à cent. Après, je restait vers l'arbre, souriant, riant, vous êtes où ? Sans que je le voie l'un est sorti d'un buisson et a couru vers l'arbre, je l'ai entendu alors j'ai vite couru pour toucher l'arbre avant lui. Mais je n'ai pas couru assez vite et on a bien rit lorsqu'il a trébuché sur une branche et a tout de même réussi à se rattraper.
« Excusez moi, mais il commence à pleuvoir. Si vous pouviez rentrer ou vous en aller nous pourrions tout mettre à l'abri. ». Il est 16h53, et les enfants doivent tous rentrer. Alors il s'en va, et cherche un endroit où se mettre au chaud.

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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeLun 9 Juil - 0:22

Il est trempé, de la tête au pied. Il n'a pas de veste, et un camion qui passait par là a mouillé le peu de parties encore sèches de ses habits. La pluie de ne le dérange pas. Pour lui c'est une richesse. Si les autres fuiraient en sentant la moindre goutte de pluie, lui au contraire va à sa rencontre, lève la tête aux cieux pour sentir chaque goutte tomber sur son visage, comme une longue caresse, comme celles de la femme qu'il n'a jamais eue... Il continue ainsi à marcher, ne sachant pas du tout où il est, perdu, marchant au hasard des rues, cherchant un endroit qu'il connaît pour regagner sa demeure. Il marche, marche encore. Il prend à gauche, puis à droite, puis deux fois à gauche, il est tellement déboussolé qu'il ne se rend même pas compte qu'il tourne en rond. Il passe à côté d'une boutique de vêtements de luxe, puis d'un vieillard grelottant avec, en face de lui, un chapeau tout déchiré sans la moindre pièce à l'intérieur. Le magasin ferme, la vendeuse, aux hauts talons et aux habits trop superficiels, coure vers une limousine, passe à côté de l'homme qui lui rend la main, l'implore, et elle ne le regarde même pas, ne s'arrête pas une seconde et ouvre la portière. Lorsque la voiture lui passe à côté, celle-ci passe dans une flaque d'eau sale qui arrive droit sur les deux hommes. Par la fenêtre, pas totalement fermée, on entend des rires. Ses poings se ferment, il sent la rage l'envahir, pas tant pour ce qu'elle lui a fait, mais pour ce pauvre homme ignoré sans abri mourant de faim qu'elle a humilié. Il sort son portefeuille et le donne au vieil homme. Il n'en a plus besoin. Qu'importe qu'il se fasse arrêter par la police parce qu'il n'a pas de papiers, qu'importe qu'il se fasse prendre s'il vole quelque chose. Il n'a nulle part où aller, plus rien à faire si ce n'est aider, ouvrir son coeur au monde, tout faire pour que les radins que représentent cette ville, ce pays, ce monde, prennent conscience qu'ils ont des sentiments, qu'ils sont des hommes, qu'ils doivent aider ceux qui sont dans le besoin. Il déchire la bâche de la boutique, la pose sur les épaules de l'homme et le mène à l'intérieur du premier bâtiment ouvert qu'il trouve. C'est un bistro. Après avoir vu quelques verres et discuté avec le gérant, il a réussi à le convaincre d'héberger le pauvre homme. Il sort, heureux de ce qu'il a accompli. Il a toujours été heureux d'aider les autres, de se sentir important, de se sentir exister. Mais personne ne l'a jamais aidé; là est le grand vide qui réside en lui.
En face de l'immeuble est une horloge. Il est 19h07. Soudain, un grand klaxon. À sa gauche, tout en haut de la longue montrée, une voiture qui lui paraît familière, en face d'un gamin qui hurle de toutes ses forces, se mettant à courir dans sa direction. Un ballon le heurte, et continue sa course à vive allure jusque tout en bas. Il coure pour aller le chercher, mais il s'est heurté à une vitre et l'a brisée. L'enfant est resté en haut, reprenant son souffle. Je contourne le bâtiment, vais voir à l'intérieur si je peux aller chercher le ballon.
C'est une boucherie. Un homme est en train de couper un grand morceau de viande fraîche sur une immense planche de bois. Il est petit, assez rond. Lorsqu'il l'interpelle, il lui dit, très gentiment, qu'il va fermer et qu'il devrais partir. Il insiste, en lui disant qu'un ballon est probablement entré par l'arrière. Celui-ci répond que c'est impossible, qu'il n'a rien entendu, pose son immense couteau, le prend par le bras et le mène vers la sortie qu'il ferme à double tour. Il est dehors, à le regarder. Le boucher s'en aperçoit, sort un fusil qu'il lui pointe dessus. Il s'enfuit, tourne à l'angle. Il remonte la rue, veut parler à l'enfant, mais celui-ci n'est plus là. Il le cherche, cherche encore, mais rien. Il regarde l'heure. 19h26. Soudain, un coup de fusil.

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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeLun 9 Juil - 11:54

...tout lu d'une traite...attends la suite, c'est passionnant
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeMar 10 Juil - 0:16

(notez en passant que vous êtes les premiers à pouvoir lire ça...^.^)

J'ai modifié le dernier paragraphe que je remet ici.

I.

19h26. Je me lève en sursaut. Je viens de faire un horrible cauchemar. J'ai fait un rêve bizarre. Je me précipite à la salle de bain, ouvre le robinet et me mouille le visage. Je lève les yeux, et regarde au travers du miroir. Je me vois. Mais ce n'est pas moi. Mon père. Ce salaud. Il nous battait, moi et ma mère. Tous les soirs. Ça lui calmait les nerfs. Un jour, ma mère est partie sans laisser de trace, dans un pays lointain. Mon père ne l'a pas supporté et s'est suicidé. Joyeux, non ? Lorsque je me regarde dans cette glace, c'est lui que je vois. Mon père. Cet enfoiré, il n'est toujours pas parti. Il est toujours en moi.
Je saute sur le lit et regarde le plafond. C'est tout craquelé, fissuré. Cette foutue baraque tombe en ruine. Mon petit boulot ne me permet pas d'avoir mieux. Mais c'est quoi cette vie ? Toute la journée à faire la même chose, mettre des puces dans un engin qui ne sait que planter. Et mon patron. Je lui briserait bien le cou. À chaque fois, dans l'atelier où je bosse seul, il entre, renverse – soit-disant – sans faire exprès du café sur le parquet, enlève l'une des pièces que j'ai mis au moins une heure à placer et me demande à quoi elle sert avant de la reposer, ne voit – évidemment – pas qu'il a fait tomber toute la paperasse de mon bureau par terre et de sortir en laissant la porte grande ouverte pour que tout le monde puisse admirer le spectacle.
J'en ai marre ! Ça doit changer. Ce soir. Je me lève, sors sans m'habiller – peu importe à quoi je ressemble –, et enfourche la moto du voisin. Ah ! Sa naïveté le tuera. Il laisse toujours ses clefs derrière le même arbre. Je démarre et pars droit en direction du bureau.
Je suis en face de l'immeuble. Il y a une immense porte vitrée et un petit appareil qui demande un mot de passe. Il est 22h00, ma montre sonne, et je n'ai pas la moindre idée du code. Je n'ai rien à perdre ! Peu importe si je suis renvoyé, si je suis arrêté par la police. Je ne vaux plus rien. Je trouve une grosse pierre que je lance contre la vitre qui se brise en mille morceaux. Aucune alarme, pas un voisin alerté. Rien. Le silence total, face au droit chemin vers la vengeance. Je coure, trouve le bureau vide de ce satané directeur, défonce la porte, prend le bocal avec ses petits poissons rouges chéris très rares qu'il ne faut surtout pas déranger, le lance d'une force incroyable contre le mur, le verre se brise, l'eau se répand partout, les poissons gigotent dans tous les sens, atterrissent droit sur les briques de verre qui les transpercent, ils ralentissent, lentement, ils ne bougent presque plus. Ça y est, il sont morts ! Je soulève le bureau, toute la paperasse s'envole dans la pièce, tombe dans l'eau l'encre s'efface, toutes ces années de boulot pour rien ! Envolées ! L'écran d'ordinateur aussi est tombé dans l'eau, ça a créé un court-circuit, plus une lumière dans le bâtiment, et les poissons se sont trouvés cuits, grillés ! Tout est saccagé. J'ai le coeur léger. Je peux rentrer. Lorsque je veux reprendre la moto que j'ai laissée au coin de l'immeuble, elle n'est plus là. Alors je me met en marche. Rentrer, à pied, sous la pluie.
Cette ville est vraiment étrange. Il s'y passe une tonne de choses sans que l'on sache pourquoi, ni même ce qui se passe vraiment. En chemin, j'ai entendu les cris d'une jeune femme, elle se faisait sans doute agresser. Ensuite, il y a eu une immense explosion. Encore un fou qui veut se sentir le maître du monde. Il fait nuit. Il est 22h47, et je marche en pantoufle et en pyjama sous la pluie le jour où je viens de détruire l'avenir pathétique qui m'attendait. Que c'est bon !
J'arrive chez moi vers 23h30. Bien qu'il ait éteint toutes les lampes, mon voisin est à sa fenêtre, essayant d'être discret, à me regarder. Il doit me prendre pour un fou, me balader comme ça à une heure pareille. De toute façon, il est si naïf et timide qu'il ne demandera jamais rien à personne. Ni même pour sa moto.
J'arrive devant la porte. Elle est fermée. Je met ma main dans les poches. Mes clefs ne sont pas là. Et merde. Je dois les avoir perdues en route. Heureusement, j'ai toujours une clef de secours, accrochée au buisson derrière la boîte aux lettres ! ... mais zut ! Encore ces gamins qui jouent avec tout ce qu'ils trouvent. Oh non. Non ! Ce n'est pas possible. Je ne vais tout de même pas... mais je ne peux pas me rabaisser aussi bas qu'aller demander les clefs au voisin ! C'est ça ou je meurt de froid cette nuit, alors j'y vais.
*Ding-Dong*. « Cher voisin. Excusez moi de vous réveiller si tard, mais auriez-vous l'amabilité, s'il vous plaît, de pouvoir, si cela ne vous dérange pas, me donner les clefs de rechange que je vous ai données au cas où je venais à perdre les miennes ? ». Il part les chercher. Il est si pathétique. Il a un air enfantin, docile, candide. Il est blond, les cheveux dans tous les sens, toujours avec son haut orange tout froissé avec un nounours, et un short bleu tout froissé lui aussi. Et il a toujours ces chaussettes blanches trop longues, cet air maladroit, ce sourire bête, comme s'il était né avec une malformation. Je prend les clefs en souriant moi aussi, le remercie et rentre chez moi, m'affale sur mon lit, exténué.
*.... – .... – tututut – tututut – TUTUTUT – TUTUTUT*. Mais c'est quoi ?! Un réveil ?! À cette heure-ci ?! Il est à peine minuit !




II.

Il est 6h00. Toute la nuit, toutes les dix minutes, un réveil, caché je ne sait où, s'est mis à sonner, à sonner sans arrêt. Impossible de dormir. Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Un engin bizarre s'envole, brise la fenêtre, et heurte la tête de la voisine. Bien fait ! Ça leur apprendra d'être si gentils et innocents. Je claque les volets. Je m'habille convenablement, car aujourd'hui est un grand jour ! C'est la libération ! Je vais voir les conséquences de ce que j'ai fait hier au bureau.
En sortant, je me suis senti un peu coupable. J'ai vu l'ambulance, les passants choqués. J'ai eu des remords, en chemin, de n'avoir rien fait pour cette innocente blessée. Mais au fond, quelqu'un a alerté les urgences, et on s'occupe d'elle. Pourquoi s'inquiéter ?
J'arrive au bureau. Il est 6h30. La grande porte vitrée est réparée. C'est bizarre, elle ne grince pas comme d'habitude. Le hall est vide. Plus de secrétaire, ni même de panneau Bienvenue. Rien. Je monte à mon bureau, et toujours rien. Juste les stores baissée au travers desquels j'aperçois la lumière, les montagnes, le lointain. Libération ! Je verse une larme de joie. Plus jamais je ne me ferais humilier par ce dirigeant sadique et sans coeur. Plus jamais.
Je sors, et vais chercher un coin où me reposer. Je ne tiens presque plus debout. Je trouve un parc, à quelques pas, silencieux. Dormir.




I.

Je suis bientôt majeure. On m'appelle la rousse. J'ai de longs cheveux qui arrivent un peu plus bas que les épaules, des yeux bruns, un nez que je trouve trop petit, même si tout le monde dit que c'est trop chou, et j'ai plein de taches de rousseur. Je me trouve trop petite. Tous ceux qui veulent me faire la bise doivent se démonter le dos, et ça me fait rire. Où que j'aille, tous les garçons me regardent, mais j'aime pas ça, je ne suis pas belle ! Regardez plutôt celle-là, elle est mieux. Avec sa forte poitrine, ses yeux sur-maquillés, sa jupe ultracourte, elle vous regarde, vous désire. Elle ne vous intéresse pas ? Ah ! Vous voyez ! Vous la regardez... Oui, ce sont bien ces yeux, ils vous trahissent...
Je ne me suis encore jamais attaché à personne. À chaque fois, soit il me trompe avec une de ces pouffes, soit il s'en va sans laisser de trace, soit je suis trop jalouse de ses incessants regards sur ces autres qui l'attire – qu'il parte avec elles ! –, soit il me blesse si profondément qu'ensuite j'ai encore moins l'ambition de réessayer.
Je suis triste. À le maison, ils n'arrête pas de me faire culpabiliser, que je ne sais rien faire, pas même trouver un copain convenable, je ne sais pas cuisiner sans faire tout brûler, je ne sais pas débarrasser la table sans en oublier la moitié, laisser la table toute sale, faire tomber de la vaisselle pour qu'elle parte en morceaux, mon père se coupe le pied parce qu'il est à pied nus et évidemment c'est ma faute... J'ai envie de me barrer ce cette baraque pourrie !
J'ai deux grandes soeurs. Les deux ont déjà quitté la maison. L'une, la quarantaine, est mariée à un bel homme blond très gentil (c'est tout ce que je retiens de lui, je le vois si peu). L'autre a vingt-cinq ans. Je la vois plus que mon autre soeur. Elle, au moins, a du temps à me consacrer. Pas comme papa ou maman. Je dois la voir ce soir. Il est 21h42, et voila, cher journal intime, ce que j'avais à te dire pour cette première mise à l'écrit de mon histoire.
Jeudi 8 mai. 1h21. Cette soirée était terrible. J'en pleure encore. J'ai mes habits tous déchirés. Je vais essayer de tout dire correctement... et d'écrire lisiblement... C'est dur de se concentrer et de réfléchir... Snif... Ah, voila que mon journal est trempé... Mes lettres ne sont plus droites, je ne sais pas si je vais y arriver... J'attends une heure, et je regarde si ça va mieux après. De toute façon je ne trouverai pas le sommeil.
Snif... Je crois que ça va mieux. Un peu... Hier soir... Lorsque je suis sorti du métro, il y avait un type bizarre qui m'a regardé. J'ai tourné le regard, mais il s'est mis à me suivre. J'ai monté du plus vite que j'ai pu les escaliers, mais j'ai trébuché et me suis foulé la cheville. Il courrait plus vite que moi, il m'a rattrapé. Comme j'étais à terre, je lui ai donné un coup de pied en plein dans le ventre. Il l'a senti passer. Les talons hauts, ça aide parfois. Je me suis relevé du mieux que j'ai pu, et ai couru comme une conne en boitant avec ma jaquette déchirée. Le type l'a très mal pris et s'est remis à ma poursuite. Pendant ma course, j'ai vu un type bizarre. Il était en pyjama devant un de ces magasins qui vendent des poissons vivants (je ne sais pas si ça porte une nom précis). Au moment où je suis passé à côté sa montre a sonné. Il ne m'a même pas vue. Il avait l'air possédé, hypnotisé, ou je ne sais quoi. J'ai couru, couru encore. Ensuite, j'ai vu un gars avec une cagoule prendre une moto qui avait l'air abandonnée, et est parti. Lorsque j'ai voulu traverser la route, il m'est passé devant à toute allure, j'ai perdu l'équilibre, et je me suis retrouvé à terre. J'étais torse contre le sol, la tête tournée à gauche, regardant la moto s'éloigner. Je n'arrivais plus à bouger. Soudain, sans prévenir, la moto a explosé... Et là le type qui me courrait après m'a rattrapé, n'a pas vu l'explosion et s'est mis à me donner des coups de pied, encore, tape, tape... J'ai crié, je crois. Non ! Il faut que j'arrête... Je recommence à pleurer...
C'est bon, ça va mieux. Mon horloge vient de sonner 2h00. Reprenons. Ensuite... ensuite... J'étais par terre. Pliée en deux, je ne pouvais plus bouger. Il y avait du sang par terre. Je pleurais. Et puis le type en pyjama m'a marché dessus, sans s'excuser. Rien. Il est vraiment bizarre. Et il a continué tout droit.
J'ai pleuré, pleuré. Et je voyais la moto, en pièce, carbonisée. J'ai eu de la chance de ne pas avoir été touchée par les débris. Après m'être un peu remise de ma douleur, je suis allée là-bas. Je suis allée à l'endroit de l'explosion. Un gros cercle noir. Pas la moindre trace du pauvre gars qui était dessus. Paix en son âme. Et là j'ai pensé à l'absurdité de la vie. Que je n'avais pas de but. Que j'errais dans le vide. Que je ne servais à rien. Qu'aucun homme ne m'aime pour ce que je suis mais pour ce que je paraît. Que tout est superficiel. Que tout ce que l'on fait est là pour ne pas nous faire penser qu'un jour tout le monde va mourir. Tout le monde. Ça peut arriver dans vingt ans comme dans cinq secondes. Cet homme pensait sans doute avoir le temps. Mais non. Le temps l'a rattrapé. Et moi je me suis fixé un but. Je veux aimer. Trouver le bonheur. Trouver l'homme qui saura me faire ressentir ça. Même si ce n'est qu'une nuit et que je mourrai le lendemain. Je veux juste vivre ça. Juste ça...
Bon. Il est vraiment tard (ou tôt, ça dépend du point de vue). Je vais me coucher. Maintenant que j'ai écrit, ça va mieux. Bonne nuit, cher journal !
PS: Maintenant que j'y pense, ma grande soeur doit s'inquiéter... je ne suis pas allé à son rendez-vous... Je l'appellerai demain.




II.



Il est 10h22. Je viens de sortir de chez moi. Je me promène, mon journal à la main, à t'écrire. C'est marrant, non ? Je me sens un peu mieux maintenant. Je me remet gentiment. Je m'assied sur un banc. C'est une magnifique journée. Le soleil monte, les nuages s'en vont. Je viens de voir un joli garçon. Je sors mes lunettes spéciales (je crois que ça porte un nom, mais je ne m'en souviens plus. De ces lunettes au travers desquelles on ne peut pas voir. Elles sont de toutes les couleurs.) Je tourne lentement le verre dans sa direction. Je le vois. Qu'il est beau. Il a de beaux cheveux bruns qui s'envolent au gré du vent. Les yeux bleus. Son T-shirt lui va bien. Il est vraiment beau... Et si j'essayais de m'approcher ? Oh ! Zut. Il s'en va. Tant pis.
Une femme âgée s'est assise à côté de moi. Elle a l'air gentille. Elle sort de son petit sac à main un petit sachet jaune. Ce sont des graines qu'elle lance aux pigeons alentours. C'est chou ! Ils viennent tous manger. Et la femme est heureuse. Elle sourit. Au fond... est-ce comme ça qu'il faut vivre ? Ne rien attendre des autres, ne tracer que soi-même sa voie et se contenter du peu de joie que l'on trouve à aider les autres ? Vivre, plutôt que de se tourmenter et de rêver sa vie. Vivons nos rêves !
Je me lève et m'en vais. Ce charmant garçon est-il encore là ? Mhhh... Non. Je fais un tour du parc. Ces oiseaux qui chantent... c'est vraiment beau. Ils rythment mes pas. Et ces arbres verts... c'est si beau ! Ils nous fournissent tout l'oxygène que nous respirons. C'est pour ça que je les admire et que jamais, oh grand jamais je ne leur ferai de mal.
Tiens ? Encore ce type bizarre... Sauf que cette fois il a l'air un peu mieux habillé qu'hier. Il a des cernes. Est-ce qu'il a dormi cette nuit ? Je ne fais pas de bruit, il a l'air de dormir.
C'est lui ! Le garçon ! Je coure vers lui, il est de l'autre côté de la rue, je coure, j'ai du mal à écrire, je coure, je cou...

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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeMar 10 Juil - 0:16

II.


Je suis grand, beau, fort... et surtout modeste ! Toutes les filles veulent de moi. Ça me plaît. Je m'habille fashion, mes parents ont assez de fric pour que je m'en achète plein, et quand je veux. J'adore cette vie. Je fais ce que je veux ! Je peux ne pas aller en cours, de toute façon avec un chèque ou deux, on peut toujours obtenir un de ces petits papiers qui servent de diplôme. Et puis les filles, pas besoin d'aller chercher loin. Il suffit d'aller dans le métro ou dans un parc, de s'asseoir et d'attendre qu'elle me regarde. Trop la classe. Trop facile.
L'autre jour, dans le parc, je suis tombé sur une rousse moche. Elle avait plein de taches de rousseur partout, plein de boutons sur les bras, beurk. Elle écrivait dans un journal. Probablement son journal intime. C'est bien un truc de fille. J'ai remarqué qu'elle me regardait, alors je me suis vite enfui. Non mais eh, je veux pas sortir avec un truc comme ça ! Après, elle s'est levée. J'ai pensé quelle me cherchait, alors je me suis vite caché. Elle ne m'a pas vu. Heureusement ! Elle sortait du parc. Alors je suis sorti de ma cachette. J'ai vite cherché à sortir de son champ de vision. Et là, je sais pas pourquoi, elle m'a vu. Je dois dégager quelque chose qui les attire, c'est pas possible autrement ! Elle coure vers moi, je ne veux pas, elle est vraiment moche ! Je coure à mon tour, vite, un contour. Et là le drame.
Un immense bruit. Un accident. J'étais figé sur place. Non... ça ne peut pas... Je ne me suis pas retourné. Mais quelque chose a atterrit à côté de moi. Son journal. Je l'ai pris et suis parti. Sans un regard en arrière.
J'ai lu son histoire. Une triste histoire. Après l'avoir lue, j'avais envie de pleurer. Vraiment. C'était la première fois. Il y avait une telle émotion... Si j'avais su, ...je n'aurais jamais fui. Je l'aurais pris dans mes bras, et lui aurais apporté ce qu'elle cherchait tant avant de partir... Seulement voila, je ne savais pas. Je ne savais rien. J'étais ignorant, du début à la fin. Maintenant je me sens coupable. On ne peut plus coupable d'une mort qui aurait pu être évitée. Je me mens. Oui, à moi. Et aux autres. Je ne suis pas beau gosse. Je suis un con. Un gars stupide, vide, qui ne vaut rien, bon qu'à semer tristesse et malheur autour de moi. Je m'en veut. Que puis-je faire ? Rien. Rien du tout. C'est irréparable. Tout ce que je peux faire c'est... faire en sorte d'arrêter ce massacre.

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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeMar 10 Juil - 16:25

...
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeMar 10 Juil - 19:45

Je dois le prendre comment ?
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeMar 10 Juil - 20:11

Comme ça te fait plaisir !!!!! Parfois vaut mieux pas trop se poser de questions au risque d'être déçu ^^
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeMar 10 Juil - 20:43

Lol! prends le bien! (je trouvait pas de compliment approprié...) :-D
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeMer 11 Juil - 15:34

II.

Rapport de police du jeudi 8 mai. Affaire poisson rouge. État à 1h37. Cette nuit, peu avant minuit, un fou s'est attaqué à un aquarium. Il a brisé la vitre de la porte d'entrée, mais n'a, à première vue, rien emporté. Rien n'a été pris dans la caisse, d'après le gérant, et aucun poisson ne manque. Il en aurait juste tué deux, deux poissons rouges sans valeur. Il aurait fait tomber une pile de dessins de gosses auquel il ne tenait pas dans l'eau du bocal brisé, ainsi que la lampe du bureau, ce qui a créé un court-jus dans l'immeuble. Rien de grave, l'électricité a été rétablie en quelques minutes. Aucune alarme, aucune vidéo-surveillance. Aucun moyen de savoir qui était cet homme. Comme nous, le gérant sait qu'il y a peu de chances qu'on le retrouve. Sans doute un détraqué qui a pété les plombs du jour au lendemain. Nous continuons l'enquête, allons interroger les voisins et les passants.
État à 2h07. Nous avons bouclé le secteur. Une femme est venue nous demander ce qui se passait. Nous lui avons demandé si elle avait entendu quelque chose. Elle nous a dit seulement se souvenir de quelque chose qui l'a réveillée, sans savoir ce que c'était. Elle a ajouté qu'ensuite elle a entendu une énorme explosion. Nous avons fait le tour du quartier et avons trouvé une moto en pièce. Nous avons mis en lien les deux événements et mettons la barre plus haut. Nous allons approfondir les recherches pour trouver ce qui s'est passé. Selon moi, on a affaire à un vrai cinglé. Il faut trouver au plus vite quelqu'un pour l'identifier. Il est peut-être dangereux.
4h00. Apparemment, cette explosion n'était pas le fruit du hasard. Un explosif aurait été placé volontairement sur le véhicule. Elle était en marche lorsque l'explosion a eu lieu. Un homme était dessus. Peut-être était-ce celui que nous cherchons ? Nous n'avons encore personne pour l'identifier. Si on ne trouve personne d'ici ce soir, je demanderai à ce que l'affaire soit classée. C'était sans doute un homme humilié, traqué, qui est arrivé à bout de nerfs. Des gens qui en voulaient, et cette nuit ils sont allés très loin. Pourquoi chercher plus loin ?




II.

Je suis inspecteur de police. En ce moment, je suis sur une affaire assez étrange. Je n'en dirai pas plus. Quoiqu'il en soit, j'étais de garde cette nuit, et c'est évidemment ce jour là que je dois m'y coller. J'ai dû rester éveillé jusqu'à 5h du matin. Et je dois reprendre à 12h30. Je n'ai presque pas dormi, je suis crevé. Et cette histoire est tellement sordide que je suis déprimé. J'essaye de me mettre à la place de ce gars...
Quelqu'un lui en voulait. Et lui, innocent, gentil, n'avait rien demandé à personne. Mais un de ces tyrans assoiffée de pouvoir lui a ôté la vie. Maintenant il doit être heureux, sur son nuage, loin de la stupidité humaine. La paix éternelle. Et moi, un type comme les autres, auquel on a confié la mission de trouver pourquoi il est mort et de punir le coupable. Mais qu'est-ce que ça changera ? Il ne va pas redescendre de son nuage. Tout ce que je fais, c'est en vain, je cherche juste à me donner bonne conscience.
Il est bientôt midi. Je roule dans ma modeste petite voiture verte en direction du poste de police. Je suis toujours aussi crevé, déprimé. J'ai un peu bu. Cette mort me pèse. J'essaye de penser à autre chose. La radio est allumée. De la musique. Ça me calme. Un peu. Ça s'arrête. Les informations. Ils commencent à parler politique. Une présidente a été élue. C'est une première dans l'histoire. Pff... Encore une femme. Si ça continue, à force de prôner l'égalité, ce seront elles, les maîtresses du monde. Et nous les esclaves. On est déjà si faibles face à elles, on ferait tout pour pouvoir les voir sourire. Tout. On est déjà leur esclave. Ne peut-on donc pas garder un peu de liberté ?
Faits divers. Une moto a explosé en plein centre-ville cette nuit. Un seul mort et trois voitures sérieusement endommagées. Aucun témoin. Cause de l'explosion inconnue. La police veut classer l'affaire. Encore des incompétents qui ne trouvent jamais rien. Mais que devient la police ?
Quoi ?! Incompétents ?! Non mais tu te prends pour qui ?! Incompétent toi même, avec tes informations !
Je me suis emporté dans ma colère. J'ai frappé la radio, j'ai perdu le contrôle du véhicule et suis rentré droit dans une jeune fille qui courait au travers de la route. Elle est morte sur le coup. Bilan : Sur un lit d'hôpital pour deux mois, fracture du crâne et au bras droit, deux côtes cassées, une facture salée (je n'avais pas payé mes assurances depuis quelques temps), une amende salée elle aussi pour conduite dans un véhicule ne suivant pas les normes, conduite en état d'ébriété, et une ou deux autres choses du genre, et pour couronner le tout, suspendu de mes fonctions pour un temps indéterminé. L'affaire a été confiée à quelqu'un d'autre. Il veut poursuivre l'enquête. C'est beau, la vie.




II.

*Baille*. J'ai bien dormi. Enfin. Ça va. Pas très confortable ce banc. Tiens ? Des gens se rassemblent. Il s'est passé quelque chose ?
Lorsque je marche vers le lieu de l'accident – comme il y en a tant dans cette décadente ville – je croise un jeune homme. Il pleure, un bouquin à la main. Il ne s'est pas retourné, il ne m'a pas vu. Ah, cette jeunesse... Les gosses ne regardent plus autour d'eux, ils sont dans leur monde, dans leur idéal, dans un monde qu'ils se sont créé. Comme mon voisin. Il croit être dans le meilleur des mondes avec plein de nounours roses partout. Ces gens sont bien loin de la réalité. Ils ne se sont pas encore retrouvés seuls, véritablement seuls, à se poser les vraies questions sur qui on est, sur ce qu'on fout sur cette terre. Ils ne se sont pas encore dit que tout ce qu'on a construit pendant des années, on peut tout balancer. On n'a qu'une vie, autant en profiter, plutôt que de suivre une ligne droite toute tracée ! Sortez de cette nostalgie qui vous ronge de l'intérieur ! Hier soir tout est sorti et je me sens mieux. Bien mieux. Je n'ai plus d'avenir. Rien. Pas la moindre accroche, aucun but.
Une jeune fille morte. Une voiture lui est rentré dedans. Lorsque je vois cette jeune fille, j'ai un choc. Je l'ai déjà vue. Je ne sais pas où, mais je l'ai déjà vue. Quelque part... Je crois... Oui, je crois qu'elle est venue une fois ou deux chez les voisins. Qui était-elle pour eux ? Je n'en sais rien. Elle a l'air triste. Comme si... elle avait un but inachevé. Comme si elle s'en était allée trop tôt. Une femme... Je ne les connais pas. Pour moi c'est un autre monde. Mais en la voyant, j'ai eu l'impression qu'elle avait un but. Est-ce bien possible ? Comment ? Lequel ? Que voulait faire cette personne avant de mourir ? Je n'en ai pas, je dois avoir raté quelque chose d'important si toute sa vie elle rêvait de ça ! Ahh.. J'ai mal au crâne ! Je pleure. Pourquoi ? Je ne sais pas. J'ai plein de pensées qui me traversent l'esprit. Je ne sais pas ce qui se passe... Quelque chose est-il en train de changer en moi...?






II.



Second rapport de police du jeudi 8 mai. Affaire poisson rouge. Nouvel inspecteur nommé pour l'enquête. Je crois invraisemblable les suppositions de l'ancien inspecteur. Je suis convaincu que l'homme sur la moto était un autre que l'homme qui a infiltré l'aquarium, que c'est ce fou furieux qui a placé l'explosif sur la moto. Il coure toujours dans la nature, et risque de recommencer ce soir. Je le trouverai. Un meurtrier revient toujours sur les lieux du crime. Je vais faire surveiller la zone.






II.



Je remplace un inspecteur déjanté. Il était vieux et avait des idées bizarres. Il a été – officiellement – suspendu (officieusement renvoyé, mais ça il ne le saura qu'en revenant de son séjour bien mérité à l'hôpital), amendé pour avoir trop bu et avoir tué une fillette. Il est endetté jusqu'au cou, son assurance ne veut rien payer. Un alcoolique. Ça ne m'étonnerait même pas qu'en plus il fume et se drogue. Aucune humanité. Un de ces vieux aigris sans soeur qui ne cherchent pas plus loin que leur nez, qui se saoulent à longueur de journée. C'est pathétique. Et ils arrivent à garder leur grade. Ah ! Heureusement que je suis là pour tout remettre en ordre.
Moi et quelques hommes sommes proche de l'aquarium, habillés en civile (il ne faudrait pas que notre homme prenne peur et s'enfuie). On est assez dispersé. Je reste pas loin de la porte. Elle donne sur le lac. Ces mouettes, elles m'énervent ! Qu'elles aillent crier ailleurs ! J'ai du boulot moi !
J'observe les passants, tout en restant discret. D'abord, il y a une couple. Ils ont deux enfants. L'un d'eux est noir, bien que l'autre et les parents soient blancs. Ça me fait bizarre. Pourquoi ils l'ont adopté alors qu'ils pouvaient avoir un enfant eux-même ? Une future racaille qui va encore nous donner du fil à retordre... Ça me dépasse...
Le père. La quarantaine. Il a une cicatrice sur le front, les cheveux blonds très courts – comme si on l'avait rasé récemment –, T-shirt sans manche, pantalon noir. Il a l'air de se sentir bien, décontracté, souriant. Il embrasse sa femme et prend ses deux fils dans ses bras. Il tourne, tourne encore. Et la mère sourit. C'est beau de voir des gens comme ça. C'est si rare, des gens heureux. Les deux enfants sourient, rient. C'est attendrissant. Ils tournent, tournent encore. Ils pourraient continuer longtemps. Il ne s'en lassent pas.
Le petit noir m'a adressé un regard. Il était gorgé d'affection. J'ai été touché. Et là j'ai compris quelque chose d'important. Ne pas se fier aux apparences. N'importe qui peut être bon ou mauvais, peu importe à quoi il ressemble. Une jolie petite fille est capable des pires cruautés, tout comme ce petit être vivant à la peau plus foncée que les autres est capable d'être le plus beau des anges. J'en ai les larmes aux yeux.
Ensuite, je vois un homme passer à côté de moi, il ne m'a sans doute pas remarqué. Il a l'air perdu, déboussolé. Il pleure, tout comme moi. Il s'est mis sur le petit muret qui donne sur le lac, juste en face de moi. Je l'entend renifler, gémir. Quelque chose de très émouvant doit lui être arrivé. Plus le temps passe, plus il pleure fort. J'entends presque chacune de ses larmes tomber tant elles sont lourdes et porteuses d'émotion. Je n'en peut plus, c'est si émouvant que je met à pleurer encore plus fort. Ce n'est plus supportable... J'ai un boulot à faire, et ce gars est en train de me faire chialer comme un gosse... Je demande d'un signe de la main de faire partir ce gars. De toute façon, celui que nous cherchons ne peut pas être lui, un gars qui pose une bombe et saccage une baraque ne peut pas être aussi sensible que lui. Un de mes hommes va vers lui et lui demande gentiment de s'en aller, le prend par le bras et l'accompagne quelques mètres.
Le reste de la journée, je retrouve un peu de mon sérieux, mais pas sans peine. Je suis toujours troublé. Et je n'ai vu personne de suspect. Peut-être que mon prédécesseur avait raison, finalement. On ne trouvera rien. Enfin. On verra demain.






I.




J'ai une grande soeur, et une plus petite. L'une a trente-deux ans, mariée, et la seconde dix-sept. On ne se voit plus tant, les trois. Depuis qu'elle s'est mariée, ma grande soeur a changé. Avant, on se voyait tous les week-ends, pour discuter, de tout est de rien, de nos semaines, de nos amours, de notre avenir. Maintenant, je ne la vois plus. Elle reste chez elle. Ou si elle sort, je ne la vois pas. Je passe souvent devant chez elle lorsque je vais travailler, mais je ne l'ai jamais vue sortir, ni même me faire un signe. Non. À chaque fois, il y a son mari qui sort et me fait un grand sourire sarcastique avant de claquer la porte derrière lui, ou alors si elle est seule elle me tourne le dos, comme si elle ne m'avais pas vue. Son mari a toujours cet air étrange... Il a à la fois l'air d'être un ange, le plus gentil homme de la planète attendrissant et attentionné, mais lorsque je le regarde dans les yeux, il a cet air de démon, d'être mauvais qui cherche par tous les moyens d'éloigner toute luisance pour exécuter son plan démoniaque. Depuis ce mariage, je n'ai plus aucune nouvelle d'elle. Je ne sais pas ce qui se passe dans cette maison, si je suis folle et que je me fais des idées, s'il n'est tout de même pas cet être parfait qu'elle cherchait et qui maintenant la rend si heureuse qu'elle ne veut plus quitter sa demeure. Je ne sais pas.
Aujourd'hui, je dois voir ma petite soeur, au soir, dans un coin tranquille. Elle m'a dit vouloir me parler de quelque chose d'important, qu'elle ne dirait à personne, pas même son journal intime. Sauf qu'elle ne vient pas. J'attends, seule dans un petit bar. Très joli bar, d'ailleurs. Tout est en bois, les chaises sont confortables, et le gérant très gentil. Elle ne viens pas. J'attends. Il voit que je reste seule, alors il vent vers moi, et nous discutons. Ça dure toute la soirée, jusqu'à minuit; il me raconte sa vie, et moi la mienne. Une bonne rencontre d'un soir. C'est si agréable.
Souvent, avec les gens, lorsque je les rencontre pour la première fois, je m'amuse. Et puis j'ai envie de la voir une seconde fois. Et ainsi de suite. Et puis arrive un moment où lui veut me voir. Et ne n'ai pas envie. Il insiste, plusieurs fois, et ces fois là je ne peux pas, ça tombe mal. Et finalement lorsque je peux enfin le revoir, il ne veut plus. Il a trop attendu, il pense que je ne voulais plus lui parler, que je lui en veux de ne pas avoir été à la hauteur les premières fois, qu'il me faut mieux. Mais c'est faux ! Mais allez donc expliquer ça en face de quelqu'un. Je n'y arrive pas. Il y a des choses que l'on osera jamais. C'est pourquoi à présent je ne m'attache plus à de nouvelles personnes. Je n'ai plus que mes deux soeurs, elles sont tout ce qu'il me reste. Maintenant, je profite le plus possible de telles rencontres. Je profite de l'éphémère. Pourquoi vouloir attendre, toujours attendre, espérer que demain, le semaine prochaine, dans un mois on reverra celui qui nous a fait sourire un soir, alors que demain on peut partir pour l'éternité, que nous ne sommes ici que pour quelques insignifiantes années ? Pourquoi se dire que demain ça ira mieux alors que là, maintenant, je peux aller dans un bar comme celui-ci et faire une agréable rencontre qui me remonte le moral ? Parce qu'on a peur ! Parce qu'on aime avoir quelque chose de stable. Qu'est-ce qui me dit que demain je ne vais pas être on ne peut plus seule dans mon désespoir avec personne pour m'aider ? On cherche toujours à avoir une accroche. C'est humain. Et mon accroche, ce sont mes soeurs. Je ne sais pas ce que je ferais sans elles.

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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeMer 11 Juil - 15:34

II.




Ce matin, je passe devant chez ma soeur. Elle est dehors. Lorsque je la vois, je me demande si, lorsque je vais lui faire un signe, elle me répondra, ou si comme d'habitude elle va encore m'éviter. Lorsque je l'appelle, elle se retourne. Elle a l'air mal. Des cernes sous les yeux, elle boude, avec de petits yeux. On dirait qu'elle a pris dix ans, qu'elle souffre terriblement et qu'elle a besoin d'aide, qu'elle a besoin de parler, elle me fait signe, elle se met à courir vers moi ! Je suis on ne peut plus heureuse qu'elle veuille enfin me parler, je descend de mon vélo et vais vers elle, mais... À peine a-t-elle fait quelques pas qu'un engin lourd est solide sort de la maison d'en face et lui tombe sur le crâne. Elle s'évanouit, s'effondre à terre. Elle qui est si fragile ! Comment ce type a-t-il pu faire une chose pareille ?! Je sors vite mon portable, appelle les urgences, puis sors un bloc-note dans lequel j'écris le nom du gars de la maison d'en face. Lorsque l'ambulance est arrivée, l'air de rien il est parti, faisant son petit innocent. Des gens comme ça devraient mourir ! Faire du mal à ma soeur, des personnes si fragiles...! Heureusement qu'il y a la justice pour les protéger, parce que sinon...!
Je l'accompagne à l'hôpital. Ils l'ont examinée, et elle ne va pas bien. Pas bien du tout. Ils ont trouvé des bleus un peu partout sur le corps, sans doute dû à des coups violents. Le choc à la tête n'était pas violent, mais vu sa faiblesse, n'importe quoi peut la déstabiliser. Ils lui ont fait une prise de sang pour savoir si autre chose l'a affaibli. Les résultats arriveront demain, voir ce soir avec un peu de chance. Elle doit se reposer, dormir. Je reste quelques heures après d'elle. Je lui met la main sur le bras, et sens son pouls faible. Je reste comme ça plusieurs minutes. Elle ne bouge pas, elle a un masque sur la bouche. Je ferme les yeux, et je sens ce pouls battre, battre lentement... J'ai l'impression qu'elle me parle. Elle me dit qu'elle est malheureuse. Qu'elle regrette ces dernières années. Qu'elle aurait voulu me voir tous les jours, qu'elle est désolée, qu'elle est triste et blessée, sans force, qu'elle a été incapable de le dire avant. Je regarde une dernière fois ce visage blessé. Je sors. Il est passé midi.
Une fois dehors, je n'ai pas faim. Toutes ces émotions... Je me met en marche, prendre l'air, vers le lac, ça me changera les idées. Je marche, tranquillement, entend la douce mélodie des mouettes, des va-et-viens des vagues. C'est si beau, apaisant. Je reçois un coup de fil. Numéro inconnu. J'hésite à répondre. Je répond. Je suis figé sur place. Je ne bouge plus. Le temps est arrêté, je n'entends plus rien, pas même les vagues. Je suis devenue une statue de pierre. C'est un appel de la police. Ils ont retrouvé ma petite soeur morte, victime d'un accident de voiture. Je ne bouge plus, et je sens des larmes s'accumuler, au plus profond de moi, une fontaine de larmes prêtes à être versées, mais qui ne veulent pas sortir. Ma main tremble. Je veux raccrocher, quand la voix reprend. « Il y a autre chose... Je ne sais pas comment vous l'annoncer... Ça doit vraiment être très dur pour vous, mais... votre autre soeur... on a déjà les résultats. On a trouvé des traces d'une substance anormale... Elle a comme propriété de s'infiltrer lentement dans l'organisme et de l'affaiblir peu à peu jusqu'à en mourir. Le temps d'aller sans sa chambre il était trop tard. Je suis désolé... ». Pas besoin de décrire mon état. Je prend mon téléphone, le lance de toutes mes forces par terre, il éclate en morceaux. Ensuite, ensuite...
Lui ! C'est lui ! Le voisin d'en face ! Ce salaud sadique sans coeur ! Prend ça ! Une gifle ! Et une autre ! Ah, t'as mal, hein ?! Non ? Prend en une autre ! Et une autre ! Tu vas payer ! Tu ne le sais pas, mais j'ai ton nom, je vais te le faire payer ! Tu vas partir en prison avec tous les salauds comme toi ! Souffre comme je souffre !
Pendant que je le frappe, il me réagit pas. Il marche, tout droit, sans tourner la tête, sans tourner le regard, toujours tout droit, au même rythme, pas un sourire, pas une larme, pas un regret, juste marcher, tout droit. Je fond en larme, à genoux, main à terre, je ne sais plus quoi faire, je suis perdue. Je n'ai plus rien. Qu'est-ce que je fais encore là...?

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Dernière édition par le Ven 13 Juil - 16:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeJeu 12 Juil - 16:44

Vous savez quoi ? J'ai fini mon histoire ! Je l'ai mise au format PDF et sur mon site internet avec une mise en page un peu plus convenable, au format A5 bien aéré. J'ai même corrigé quelques fautes d'orthographe.

Lien :

http://mypage.bluewin.ch/WormsParty/ChambreFroide.pdf

Pour ceux qui n'auraient pas actobat reader (ça arrive), téléchargez-le ici:

http://ardownload.adobe.com/pub/adobe/reader/win/8.x/8.0/fra/AdbeRdr80_fr_FR.exe

Voila, bonne lecture !
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeJeu 12 Juil - 17:50

Magnifique! Enfin...magnifiquement triste...mais tu a su si bien reproduire les émotions des personnages... Je ne peux que te dire bravo! C'est terriblement émouvant.
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeJeu 12 Juil - 18:54

Merci Smile
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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitimeVen 13 Juil - 3:24

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MessageSujet: Re: Écriture   Écriture Icon_minitime

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